« La poésie est un jeu
dangereux », dit Hölderlin ; c’est vrai si on en déduit qu’à
la différence de la prose qui est construction, la poésie comme le jeu est
émotion spontanée de l’âme. Tout le monde veut voir dans ses yeux de neige
le feu de ses secrets les plus intimes. La poésie, ange déchu, est un
spectre qui entraîne dans ses courses dolentes les blessures profondes
d’un monde réduit au silence par la violence. Depuis les vertes et vastes
forêts de l’Amazonie brésilienne, jusqu’au dernier réduit de l’horizon
ibéroaméricain, la poésie est un fleuve de lumière, d’étoiles et de
nostalgies. Elle perdure dans les coins de la dernière patrie blessée,
dans les draps d’une femme à la beauté polyglotte et dans le visage d’un
enfant qui agonise de faim dans les pays occupés et exploités. Elle nous
chante son désir ardent et son destin, ses espérances et ses tristesses.
C’est une arche d’or dans les cendres de l’abandon.
Se souvenant au bord de l’énigmatique et sacré
lac Titikaka, le Tahuantinsuyo, empire des quatre états des Incas de
Cusco ; avec Chinchaysuyo au nord-est jusqu’à toucher le fleuve
Ancasmayo à Pasto, en Colombie ; Antisuyo au nord-est des vallées
subtropicales de la forêt amazonienne ; Contisuyo au sud-est,
jusqu’au territoire bolivien et Tucumán au nord de l’Argentine. La poésie
de ce temps souffre aussi de la vie misérable des runes ou mitimaes,
considérés comme gens vulgaires, mortier de l’empire, soumis aux travaux
obligatoires des mines, système de travail collectif, et les Yanaconas ou
Yanakunas, domestiques issus des nations conquises.
EN BOLIVIE, terre des beaux sommets
enneigés : Sajama, Yllampu, Illimani, Mururata, Huayna Potosí et l’un
des endroits les plus beaux du monde, le Salar de Uyuni, la poésie dut
attendre le romantisme pour trouver le poète Ricardo José Bustamente
(1821-1886) avec des œuvres comme « Amérique hispanique
libérée ». Le modernisme avec le poète Ricardo Jaimes Freyre
(1872-1933) : « Castalia bárbara », entre autres
recueils. Le chantre des hauts-plateaux Franz Tamayo (1879-1956) :
« Balada de Claribel », « Scherzo de
Primavera », « Nuevos Rubayat »,
« Adonais », « La Prometheida »,
« Las Oceánica », « Epigramas Griego ».
Gregorio Reynolds (1882-1947) : « El cofre de
Psiquis », « Horas turbias »,
« Illimani ». Guillermo Viscarra Fabre (1900). Raúl Otero
Reiche (1905). Les contemporains : Oscar Cerruto. Fernando Ortiz Sanz
(1914). Jaime Sáenz (1921-1986) : « La muerte por el
tacto », « Como una luz », « Eres visible ». Oscar Alfaro (1921-1963). Jaime Choque Mata(1927). Jesús
Urzagasti(1941) : « Alabanza No. 2 al Gran Chaco ». Carlos Franck (1922) : « Bella por
el cobalto », « Nunca sé dónde voy pero siempre
llego ». Jorge Suárez. Pedro Shimose. Eduardo Mitre. Blanca
Wiethüchter. Humberto Quino. Anibal Crespo Ross. Juan Carlos Orihuela.
Jaime Taborga. Vicky Ayllón. Rubén Vargas. Juan Cristobal Maclean. Rodolfo
Ortiz et Jessica Freudenthal.
Amérique du Sud, Amérique ibérique, Amérique
hispanique, Indo-Amérique : lumière naissante de la grande poésie de
notre temps, signe astral qui s’appuie sur les vestiges splendides d’une
culture antique : aztèque, maya, aymara, quechua, guarani et le hamac
tropical, métis, sensuel et suant où respirent des yeux indiens, caraïbes,
mulâtres, amazoniens et créoles, jusqu’au soleil qui illumine les
altitudes et les longitudes du vertige, jungles brisées, angoissantes,
étroites, profondes et escarpées, et la faune innombrable de nos latitudes
en harmonie avec une flore qui échappe à toute classification en raison de
sa diversité et de son abondance, où l’oeil de l’homme, le condor,
l’aigle, le tigre, le jaguar, le flamand, le cerf des marais, le toucan,
l’anaconda, admirent la splendeur de la nouvelle graine qui croît comme
les sapins, les bouleaux, les fougères, les palmiers tropicaux, les pins,
les peupliers, les saules, les magnolias, les orchidées de l’Amazone et
l’anthurium rouge de la Martinique.
La poésie est aussi la fille des déserts du
Nord, témoin du serpent bicéphale dévoreur d’hommes et de rêves. Ce n’est
pas la dorsale du coquillage de Delphes, c’est la lèvre de la fleur de
l’automne, flèche des sirènes. Ses rythmes contiennent toutes les
langues : langues à la prononciation libre, ouverte à sa musique
intérieure. Voix, styles, époques, éléments, signes, tonalités et sons
différents. C’est cette petite lumière matinale, flamme d’une chandelle
dans la cabane de la jungle obscure, symboles du lever et de la nuit.
C’est le paysage et l’ombre où naissent la lumière et la couleur qui
remplissent les yeux pour apercevoir la difficile progression du mystère.
Dans ce vaste horizon, on produit LA BELLE POESIE BRESILIENNE qui
traverse les distances et les sons, comme celle du poète Itabira, Minas
Gerais, Carlos Drumond de Andrade (1902), avec sa bombe :
« ...que es una flor de pánico... », « Sentimento
do mundo », « La rosa del pueblo ». Autres
grands : João Cabral de Melo Neto (1920-1999) : Thiago de Melo
(1926) : « Estatutos del hombre » et
« Silencio y palabra ». Vicente de Carvalho
(1866-1924) : « Pequenino Morto ». Le poète de
Río Vinícius de Moraes (1913-1980), compositeur, interprète et diplomate,
auteur de « Balada dos mortos do campo de concentração »,
« Recital de Mulher », « Rosa de
Hiroshima » et « Para vivir un gran amor ».
Autres poètes : Alfonso Avila. Haroldo de Campos. Alfonso Romano de
Sant’Anna. Marcio Sampaio. Elmo de Abreu Rosa. Paulo Mendes Campos.
Palmira Ayala. Antonio de Miranda. Nina Reis et José Gerardo Neres.
La poésie brésilienne a
plusieurs origines : poètes qui témoignent de leur temps,
dénonciations et sentences, témoins du présent et de l’avenir ; comme
l’Amazone qui reçoit la coulée de plus de mille fleuves, ils sont aussi
les chantres de la grande et noble poésie ibéroaméricaine, depuis
ceux qui appartinrent aux courant de l’Arcadie, romantisme, nationalisme
romantique, parnasse, symbolisme, modernisme, avant-gardes, indigénisme et
tant d’autres présences jusqu’à la poésie brésilienne de notre temps.
LA POESIE ARGENTINE semble venir, par
une image unique en son genre, de la Terre de feu en Patagonie, jusqu’à
l’Aconcagua. En 1602, parut le poème « La Argentina », de
Martín del Barco Centenera (1544-1605). Autres poètes : Luis José de
Tejeda : « Coronas líricas » et « El
peregrino en Babilonia ». Leopoldo Lugones (1874-1938). Oliverio
Girondo (1891- 1967). Macedonio Fernández (1874-1952). Jorge Luis Borges
(1899-1986), considéré comme un des poètes les plus importants et des plus
innovateurs de la littérature latino-américaine et universelle du XXe
siècle. Alfonsina Storni (1892-1938). Julio Cortazar (1914). Roberto
Juarroz (1914) : « Poesía vertical ». Emma de
Cartosio : « Madura soledad », « El arenal
perdido ». Juan Gelman (1930) : « Violín y otras
cuestiones », « El juego en que andamos »,
« Velorio del solo y Gotán ». Rubén Tiziani :
« El cuerpo todo ». Autres poètes : César Fernández
Moreno. Alejandra Pizarnik. Saúl Yurkievich. Noé Jitrik. Daniel Malaca.
Diana Bellessi. Manuel Lozano. José Carlos Orihuela. Carlos Barbarito.
Silvia Longoni. Cristina Castello. Gabriel Impaglione. Gabriela Bruch.
Luis Ricardo Furlan. Ana Guillot. Olga Lonardi. Anamaría Mayo. Juan
Pomponio et Silvia Spinazzola.
LA POESIE CHILIENNE, depuis La
Araucana d’Alonso de Ercilla (1533-1594), qui lutta pour la conquête
du Chili, nation des cordillères enneigées et du désert. Gabriela Mistral
(1889-1957). Vicente Huidobro (1893-1948). Pablo de Rokha (1894-1968).
Pablo Neruda (1904-1973), à qui, à l’occasion de son centenaire, un groupe
de poètes dirigé par José Gerardo Neres consacra un hommage sous le
patronage de l’Unesco, réunissant dans un site Internet les textes de plus
de mille poètes de trente-sept pays. Autres poètes : Juvencio
Valle (1900). Nicanor Parra (1914). Gonzalo Rojas (1917) :
« La miseria del hombre, Fragmentos y contra la muerte ».
Violeta Parra (1917-1967). Fernando Alegría (1918) Miguel Arteche (1926).
Rolando Cárdenas (1933) : « En el invierno de la
provincia ». Jorge Teillier (1936) : « Poemas para
René Guy Cadou ». Elías Letelier. Genaro Albaíno. Jorge Alvarez.
Raúl Zurita, Andrés Urzua de la Sota et Luis Arias Manzo.
LA POESIE URUGUAYENNE, terre ondulante
de lames poétiques sans sommets jusqu’à Paysandú et ses
lagunes : La noire, celles des morts. Grande culture charrúa qui vit
naître Julio Herrera y Reissig (1875-1910). Mario Benedetti (1920) :
« Habanera », « Solo mientras tanto »,
« Consternados rabioso ». Le comte de Lautréamont,
franco-uruguayen : « Les Chants de Maldoror ». Dans
le courant avant-gardiste, la poétique moderniste avec l’oeuvre érotique
de Delmira Agustini et la sensuelle de Juana de Ibarbourou, appelée Juana
de América, Juana de la Naturaleza, comme elle aimait s’appeler elle-même.
Milton Schinca (1926) : « Aldeas de Vietnam ».
Autres poètes : Idea Vilarino : « Playa
Girón ». Amanda Berenguer :
« Circunstancia ». Ida Vitale :
« Pesadilla ». Saúl Yacovski : « Comprueba
tu fuego » et Roberto Bianchi.
LA POESIE PARAGUAYENNE : Elvio Romero (1927-2004) qui rendit son dernier
souffle au matin du 19 mai à Buenos Aires, à l’âge de 78 ans, avec ses
souvenirs des fleuves Pilcomayo et Paraná, s’éternisant maintenant son
anthologie « Contra la vida quieta ». Autre des grands
absents de cette année, Augusto Roa Bastos (1917-2005) : « El
ruiseñor de la aurora y otros poemas ». Miguel Ángel Fernández
(1938) : « Oscuros días », « Los círculos
vacíos ». Roque Vallejos (1943) : « Pulso de
sombras » et « Los arcángeles ebrios ». Autres
poètes : Francisco Pérez-Maricevich et Miguel Ángel Fernández.
LA POESIE PERUVIENNE, (Pérou, terre de
Machu Pichu et du Chavin de Huantar), de guayacanes, géraniums,
eucalyptus, chênes, gardénias, calandres et mouettes. Cristóbal de Molina,
le cuzqueño : « Fábulas y ritos de los incas » (1573). José Santos Chocano (1875-1934) : « Alma América). José María Eguren (1874-1942). César Vallejo (1892-1938) :
« Los heraldos negros », « Trilce » et
« Poemas humanos ». Washington Delgado (1927) :
« Destierro por vida ». Javier Heraud (1942), le poète
soldat asassiné par l’armée en 1963 à 21 ans, au milieu du fleuve Madre de
Dios, face à la ville de Puerto Maldonado. Ses livres : « El
viaje », « Estación reunida », « Poemas
de la tierra », « Viajes imaginarios », « El
Río » et « Explicació ». Autres poètes :
Severo Sarduy (1937-1993). José Watanabe. Carlos Garrido Chalén. Frank
Otero Luque. Anthony James Ramos Vargasy. Samuel Brèjar, résident en
France et directeur des revues « Rimbaud Revue » et
« Neruda Internacional ».
LA POESIE EQUATORIENNE, comme d’autres,
vient de l’époque préhispanique de la civilisation inca, unie au
Chimborazo, la Sultana de los Andes. Les premiers poètes de la colonie au
XVIIe siècle. Jacinto de Evia (1629- ?). Le XVIIIe : Juan
Bautista Aguirre (1725-1786). José Joaquín de Olmedo (1780-1847) :
« Victoria de Junin ». Autres poètes : Miguel Donoso
Pareja. César Dávila Andrade. Edgar Ramírez Estrada. Jacinto Romero
Espinoza. Hugo Salazar Tamariz. Jorge Enrique Adoum. Carlos Arauz. Jorge
Torres Castillo. Agustín Yulgarín. Marieta Cuesta. Sara Beatriz Vanegas
Covena et Fernando Cazón Vega.
Dans LA POESIE COLOMBIENNE, où l’on
sent encore le murmure de la jungle et le tonnerre forestier, l’odeur du
frêne, le saule, les hortensias, le cyprès et le marabout : Juan de
Castellanos : « Elegías de varones ilustres de
Indias » (1589). José Asunción Silva (1865-1896). Julio Flórez
(1867-1930). Porfirio Barba Jacob (1883-1942). José Eustasio Rivera
(1888-1928). Carlos Martín (1914).
La grande Cordillère des Andes
traverse cette nation qui touche les ailes des Antilles. Avec le temps
naissent d’autres poètes colombiens : Álvaro Mutis (1923) :
« La balanza », « Los elementos del
desastre », « Los hospitales de ultramar » et
« Los trabajos perdidos ». Le poète de la petite
Pampelune. Jorge Gaitán Durán (1924-1962), mort dans un accident
aérien : « Insistencia en la tristeza »,
« Presencia del hombre ». Carlos Castro Saavedra. José
Pubén, J. Mario. Manuel Hernández B. William Agudelo et Bella Clara
Ventura.
LA POESIE VENEZUELIENNE, à suivre comme
un écho blessé dans l’univers de la carte géographique, entre les cèdres,
le gui, bromelias et brumes : le poème épique de Jorge de Herrera.
Andrés Bello (1781-1865) écrivain, politicien, grammairien et poète
néoclassique à la versification soignée : « A la agricultura
de la zona tórrida », « La oración por todos ».
Guillermo Valencia (1873-1943). José Antonio Ramos Sucre (1890-1930).
Andrés Eloy Blanco (1896-1955poète, conteur, dramaturge, journaliste,
biographe, orateur et essayiste : « El solitario de Santa
Ana » et « Walkyria ». Miguel Otero Silva
(1908-1985) : « Agua y cauce ». Vicente Gerbasi
(1913-1992), figure centrale du groupe Viernes ; sa plénitude
poétique apparaît en deux moments significatifs : « Mi
padre, el inmigrante » et « Los espacios
cálidos ». Meira Delmar (1921-) : « Secreta
isla », « Alba de olvido », « Encuentro »,
« Verdad del sueño. Fernando Paz Castillo : « Dios,
el alma, la muerte ». Autres poètes : Luis Pastori. Juan
Calzadilla, Edmundo Aray. Ludovico Silva. Mary-Lu Sanes. Irene Flores.
Jaime López Sanz. Josefina Calles. Antonieta Valentina Bustamante.
Wilfredo Carrizales. Luis Gilberto Caraballo et Daniuska González
González.
POESIE PANAMEENNE : Darío Herrera
(1870-1914) : Ricardo Miró (1883-1940) : Rogelio Sinán
(1904-1994). Autres poètes : Diana Morán. Ramón Oviedo. Bertalicia
Peralta et Dimas Lidio Pitty.
POESIE COSTARICAINE : Aquileo
Echeverría (1866-1911), ami de Rubén Darío, avec qui il collabora à la
revue La Unión d’El Salvador, en 1884. Jorge DeBravo (1938-1967 :
« Nosotros los hombres ». Autres poètes : Alfonso
Chase. Laureano Albán. Ana Antillón et Marco Aguilar.
POESIE NICARAGUAYENNE : Rubén
Darío (1867-1916). Joaquín Pasos (1915-1947). Pablo Antonio Cuadra (1912).
Ernesto Cardenal (1925- ). María Amanda Rivas :
« Emergiendo ». Carlos Martínez Rivas : « La
insurrección solitaria ». Autres poètes : le poète de la
vallée de Matapalos, Estelí, José Leonel Rugama Rugama, (1949), qui mourut
dans un combat contre la garde somosienne. Gioconda Belli. Beltrán
Morales. Vidaluz Meneses : « Raíces que rompen el
tiesto ».
POESIE SALVADORIENNE, baume de cèdre,
kaoba, bâton de rose, fils et tissus de coton, odeur de café dans la
montagne mère des Andes centroaméricaines : Roque Dalton
(1933) : « El gran despecho ». Alfonso Quijada
(1940) : « Sagradas Escrituras ».
En HONDURAS, terre des Garífunas, la
poésie de Roberto Sosa (1930). Oscar Acosta. Rigoberto Paredes ;
tributaires comme le fleuve Ulua del Caribe et habitants des montagnes de
Comayagua et du Merendón. Autres poètes : Claudio Barrera. Clementina
Suárez. Alexis Ramírez. José Luis Quesada. Ricardo Maldonado. Horacio
Castellanos Moya et Franzisco Yutzil Azuela Erazo,
hondureño-mexicano.
POESIE GUATEMALTEQUE, terre sacrée du
Popol Vuh, du lac Atitlán, de la cordillère des Cuchumatanes, du Petén, de
l’acropole de Tikal et des volcans Tajumulco et Tacaná, avec ses fleuves
Motagua, Usumacinta et de la Pasión y sa belle stèle de Quiriguá et son
quetzal, masque de Chichicastenango et sa culture quiché. Estela
Kaminaljuyú. Luis Cardoza y Aragón (1901-1992) :
« Soledad ». Alaide Foppa (1911-1981). Otto René
Castillo, poète soldat mort en combattant les FAR, en l967 :
« Viudo de mundo ». Marco Antonio Flores (1937) :
« La voz acumulada » et « Muros de luz »
et Raúl Leiva.
POESIE BELIZIENNE : bois de
palisandre, citriques et créoles. Poètas : Evan X Hyde (1947). Edison
Coleman : « Esta es mi tierra ». Le poème créole
« Dis da me » de Phillip Lewis. En anglais, de Milton
Arana : « Birth of a nation ». Leroy Young, poète
créole et rasta : « The Grandmaster ». La nouvelle
poésie de Belize : « Generation X » (1999) et
« Made in Pink Alley » (1999). Amado Chan, poète
bilingue, d’ascendance hispanique et orientale : « Speak to
Me háblaME » (1999), « Make de Monarch Blusa » (2001), poésie de tradition anglaise espagnole.
LA POESIE MEXICAINE : Chilam
Balam, livre sacré maya, Yucatán, est un monument de la littérature
indigène de notre Amérique. México-Tenochtitlán, la vallée de Anahuac, les
atlantes de Tula, avec leur cordillère néo-volcanique et son plateau, ses
volcans Orizaba, Popocatepetl et Iztaccihuatl ; massifs et montagnes
des Chiapas. Olmecas, zapotecas, chichimecas, le Tajín et le Monte Albán,
Oaxaca. Les náhuatl. Treize poètes du monde aztèque. Le plus important est
le mythique poète roi Nezahualcóyotl (1402-1472). Il y a aussi de
nombreuses compositions en náhuatl, la plupart de la période mexicaine
aztèque, dans les genres : cuícatl ou chants ; teocuícatl
ou chants divins ; xochicuícatl ou chants
fleuris ; icnocuícatl ou chants de la pensée ;
cuecuechcuícatl ou chants érotiques ; huehtlahtolli ou discours de l’ancienne parole ; teotlahtolli ou discours
religieux ; ihtoloca ou narrations historiques et
légendaires. La littérature náhuatl, langue des astres, est riche de
belles métaphores et dotée d’une grande variété d’expression.
« Ainsi Nezahualcóyotl s’entretenait en
jouant,
mais, une fois, il tomba à l’eau.
Et on dit que l’en
sortirent
Les hommes-hiboux, les magiciens ;
Ils vinrent le
prendre, l’emmenèrent
Là-bas, au Poyauhtécatl,
La montagne du
seigneur de la brume... »
Nezahualcóyotl
Bernardo de Balbuena (¿1561 ?-1627).
Soeur Juana Inés de la Cruz (1651-1695). Juan Valle (1838-¿1865 ?).
Salvador Díaz Mirón (1853-1928). Manuel José Othón (1858-1906). El Duque
Job, Manuel Gutiérrez Nájera(1859-1895). Amado Nervo (1870-1919). José
Juan Tablada (1871-1945). Enrique González Martínez (1871-1952). Rafael
López (1873-1943). Ramón López Velarde (1888-1921). Alfonso Reyes
(1889-1959). José Gorostiza (1901-1973) : « Muerte sin
fin ». Jorge Cuesta (1903-1942). Xavier Villaurrutia (1903-1950).
Gilberto Owen (1905-1959). Octavio Paz (1914-1998) : « Piedra
de sol ». Efraín Huerta (1914-1982). Alí Chumacero (1918).
Margarita Paz Paredes(1921). Rubén Bonifaz Nuño (1923). Rosario
Castellanos (1925-1974). Jaime Sabines (1926-1999). Tomás Segovia (1927).
Autres poètes : José Carlos Becerra (1936-1970). Francisco Cervantes
(1938). José Emilio Pacheco (1939). Homero Aridjis (1940). Jaime
Labastida. Juan Bañuelos. Oscar Oliva. Raúl Garduño. Eduardo Lizalde. Hugo
Gutiérrez Vega. Francisco Azuela (1948) : « El
Maldicionero », « El Tren de Fuego »,
« Son las cien de la Tarde », « Ángel del Mar de
mis sueños » « Antología poética : un recorrido
interminable 1972-2005 » et un CD-Rom en six langues :
« Les Printemps des poètes ». Telma Nava. Ramón Iván
Suárez Caamal. Alejandro Aura. David Huerta. Elsa Cross. Humberto Garza. Benjamín Valdivia. Antonio Leal. Jeannette Clariond. Lina Zerón.
José Ángel Leyva et Demetrio Vázquez Apolinar.
L’AMERIQUE CENTRALE isthmique annexée
par le Mexique, Panama et la Colombie, l’Amérique centrale insulaire,
composée par les Antilles : Cuba, L’Espagnole, la Jamaïque et Puerto
Rico, les petites Antilles : les îles de Barlovento et de Sotavento.
Là se trouve la mer Caraïbe qui est la méditerranée américaine. Océan
Pacifique, Golfes et Océan Atlantique jusqu’à l’orée de la poésie
espagnole et portugaise..
LA POESIE CUBAINE : José María
Heredia (1803-1839) : « En el Teocalli de Cholula »
et « A Niágara ». José Martí (1853-1895).Nicolás Guillén
(1902-1989). José Lezama Lima (1910-1976). Roberto Fernández Retamar
(1930). Carlos Manuel Puebla, poète et compositeur révolutionnaire du
golfe de Guacanayabo (1917-1989) : « Juglar de la Era
Moderna » « El Cantor de la Revolución », autor
de « Hasta siempre Comandante ». Cintio Vitier
(1921-) : « Vísperas », Nupcias »,
« Epifanía ».Autres poètes : Luis Felipe Rojas.
Rigoberto Rodríguez Entenza et Alfredo Saladívar.
POESIE DE LA REPUBLIQUE
DOMINICAINE : Salomé Ureña de Henríquez (1850-1897). Pedro
Henríquez Ureña (1884-1946). Manuel del Cabral (1907-1999), sa poésie
afro-antillaise dans « Doce poemas negros » et
« Trópico negro », avec le cubain Nicolás Guillén sont
les représentants de la poésie noire. Pedro Mir (1913-2000).
L’ECRIVAIN PORTORICAIN René Marqués
affirme son nationalisme face à l’hégémonie des USA dans « La
víspera del hombre » (1962). Marcos Rodríguez-Frese : « Todo el hombre ». Rosario Ferré. Reynaldo Marcos Padua
et Jaime Carrero.
POESIE HAÏTIENNE : entre combats
de coqs et comme partie des Antilles, Claude McKay. Derek Walcott
(1930) : « Otra vida », « Uvas de
mar », « El reino de la manzana estrellada », « El viajero afortunado »,
« Verano », « El testamento de Arkansas » et « Omeros ».
POESIE ESPAGNOLE : Miguel de
Cervantes Saavedra (1547-1616), considéré comme une des figures
fondamentales de la littérature universelle, ainsi que son roman
« Don Quijote de la Mancha ». Rodrigo Díaz de Vivar,
connu comme le Cid, auteur de « Cantar de mío Cid » (écrit aux environs du XIIIe siècle). Juan Ruiz (c. 1283-c. 1350), connu
comme l’archiprêtre de Hita, auteur de « El buen amor ».
Gonzalo de Berceo (1198 ?-1264 ?), poésie libertine et
vagabonde. Autres poètes : Íñigo López de Mendoza, marquis de
Santillana. Juan de Mena. Jorge Manrique : « Coplas a la
muerte de su padre ». Garcilaso de la Vega (c. 1501-1536).
Francisco de Quevedo y Villegas. Lope de Vega. Antonio Machado (1875-1939)
et son frère Manuel. Miguel Hernández : « El rayo que no
cesa ». Pedro Salinas (1891-1951) : « La voz a ti
debida ». Vicente Aleixandre (1898-1984). Rafael Alberti
(1902-1999). León Felipe. Manuel Altolaquirre (1905-1959). Blas de Otero
(1916-1979). Luis Ríos. Félix Grande(1937 ). Clara Janés (1940) :
« Las estrellas vencidas », « Límite
humano », « En busca de Cordelia »,
« Poemas rumanos » Antología « personal »
« Vivir », « El libro de los pájaros »
« Arcángel de sombra », « Los secretos del
bosque ». Angela Reyes. Manuel Quiroga Clérigo et Juan Ruiz de
Torres.
POESIE PORTUGAISE : Luís Vaz de
Camões (c. 1524-1580), un des plus grands poètes, son chef-d’oeuvre,
« Os Lusiadas » (Les Lusiades, 1572), est considéré comme
le grand poème épique portugais. Almeida Garrett, son recueil érotique
« Fólhas Caídas ». Fernando Pessoa (1888-1935) et Miguel
Torga, pseudonyme de Adolfo Correia da Rocha.
J.J. Parreira. Luisa Ribeiro. La Editora
Universitaria de Lisboa a publié le livre de poésie contemporaine
« Um Mundo no Coraçao », du poète français Jean-Paul
Mestas, édition bilingue 2002 en portugais et en français qui réunit 82
poètes de 57 pays, dont moi-même.
Si intimiste soit-elle (roman, conte, essai)
la prose recourra toujours à l’argument, c’est son essence. La poésie
rejette l’argument, même si elle intègre la labeur et les sentiments
humains.
Telle cette poésie ou phrase
poétique :
« Oh, Hélène
donne-moi l’immortalité
dans
l’étreinte »
(Carlos Franck)
Voici toute l’histoire, toute la culture, la
mythologie que le monde occidental a reçue de la Grèce. La beauté
originelle d’Hélène, l’immortalité et l’amour dans l’étreinte de la
fraternité humaine. La poésie est lumière immédiate comme l’éclair qui
illumine les ténèbres.
Il est inévitable de n’avoir pas tout dit.
Mais on a parlé des poètes et des circonstances de l’héritage, de la
culture, la profondeur et la latitude qui ont submergé. Beaucoup de ces
poètes ont contribué à faire de la poésie une des plus grandes richesses
du panorama hispano-américain du XXe siècle, et comme je l’ai écrit dans
mon prologue au livre « La noche oscura » de l’écrivain
bolivien Pablo Mendieta : les oiseaux volent toujours plus haut en
accord avec la direction des vents.
Francisco Azuela
Un deuxième numéro HISPANOS DE AMERICA, en 2006, témoignera de l’avancée des travaux... et de l’engouement suscité par cette tentative de rapprochement d’une Amérique aux sangs mêlés dont Francisco AZUELA témoigne dans son excellente Rotonda de los gatos ilustres.